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A-La Photographie 

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On désigne par photographie l’ensemble des techniques sollicitant un dispositif optique ainsi qu'une surface photosensible permettant l'obtention d'images 2D à partir d’images réelles. Si l'on associe la fin du XVIII siècle au début de la démocratisation de la photographie, les connaissances nécessaires à son développement ont été acquises dès le Moyen-âge. Il était par exemple connu depuis longtemps que le chlorure d’argent noircissait en cas d'exposition à la lumière, selon la réaction suivante :

Les atomes d’argent produits par photoréduction des cations Ag+ apparaissent noires à l’œil. Cette réaction de photoélectrochimie, couplée à un dispositif Sténopé (mis en évidence notamment par Aristote vers 350 avant JC) représente l'un des piliers sur lesquels s'est construite la photographie.

Figure 5 - Schéma d’un dispositif Sténopé 

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En plaçant un papier imbibé de chlorure d’argent au fond de sa boîte noire, Jacques Charles parvint à la fin du XVIIIème siècle à photographier succinctement l’image d’une silhouette humaine. Toutefois, on remarquera que le chlorure d’argent n’est pas stable à la lumière visible. Son vieillissement implique que des photographies produites via chlorure d'argent ne peuvent pas être conservées dans le temps : le cliché s'obscurcit globalement et le contraste diminue jusqu'à disparition complète des silhouettes dans un noir général.

La volonté de fixer de manière permanente l'image d'un instant t sur un support ne disparaît pas et les recherches se poursuivent. Au début du XIXème siècle, Joseph Nicéphore Nièpce élabore une nouvelle technique. Celle-ci consiste en la superposition de couches de bitume de Judée sur une plaque d’étain placée au fond d’une chambre noire. Le bitume de Judée étant un matériau durcissant si exposé à la lumière, Nicéphore Nièpce parvient à obtenir par traitement chimique des lithographies positives et négatives : la partie irradiée résiste au traitement contrairement au bitume non dénaturé. Cependant, pour réaliser ces clichés, une exposition de plusieurs jours est nécessaire. D'autre part, les lithographies obtenues présentent encore un mauvais vieillissement (le bitume de Judée restant photosensible). Nièpce cherche alors à stopper stopper l'évolution après exposition  de ses photographies en stoppant la photosensibilité du matériau. Il y  parviendra : c’est l’héliographie.

A la fin de sa vie, Nicéphore Nièpce travailla avec Louis Daguerre sur l’amélioration du processus d’héliographie et notamment sur la réduction du temps de pose. Pour cela, Daguerre développe des plaques de cuivre recouvertes d’argent qu’il expose à des vapeurs d’iode. De l’iodure d’argent - une espèce très photosensible - est alors formé à la surface de la plaque métallique. Après exposition à la lumière, la plaque est placée dans un bain de solution saline annihilant la photosensibilité de l’iodure d’argent et permettant de conserver l’image dans le temps.

Dans les années 1830 simultanément à Nicéphore Nièpce et Daguerre, William Talbot mène lui aussi des recherches sur les procédés photographiques. Il est considéré par certains comme l’inventeur du négatif. Talbot plaça au fond de sa chambre noire un papier imbibé de chlorure d’argent duquel résulte une image négative après exposition à la lumière. En cirant ce papier, Talbot obtient un négatif qu'il peut alors utiliser de manière multiple pour obtenir une image positive.

D’autres chercheurs développent également leurs propres procédés photographiques, cherchant à améliorer les processus connus. De nombreuses techniques photographiques ont ainsi été développées au cours du XIXème siècle. Bien qu’elles ne soient pas toutes efficaces, elles n’en reste pas moins fondatrices et essentielles au développement de la photographie. 

B- Origine des cyanotypes 

HISTORIQUE
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Le procédé cyanotype est une méthode photographique monochrome négative permettant le tirage de clichés bleu de Prusse de couleur cyan. De manière générale, on appelle phototype un support photographique pouvant être négatif ou positif, visible et stable dans le temps, obtenu après irradiation et traitement d'une couche sensible (papier photographique). On précise ici cyano-phototype ou cyanotype car l'on travaille avec des complexes de fer présentant les ligands cyanures.

Les cyanotypes ont été mis au point au XIXème siècle par l'astronome anglais Sir John Herschel (1792-1871). Dès lors, ils furent très utilisés pour la reproduction de dessins à faibles coûts. On peut citer pour exemple la britannique Anna Atkins (1799-1871) qui fût l'une des premières à utiliser ce procédé pour illustrer son herbier British Algae par des négatifs de toutes les algues évoquées dans son ouvrage.

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Figure 6 - Cyanotype (droite) de l'algue brune Dictyota dichotoma (gauche) effectué par Anna Atkins dans son ouvrage British Algae

Le processus de cyanotype a historiquement été développé autour d'un mélange de citrate d’ammonium ferrique et de ferricyanure de potassium. Après avoir imbibé une feuille de papier, le mélange est exposé à un rayonnement UV (généralement la lumière du soleil) pour réduire les centres métalliques Fe(III) du citrate d’ammonium ferrique en Fe(II). Se forme alors, en présence du ferricyanure de potassium, du bleu de Prusse de couleur caractéristique. Un rinçage à l’eau claire permet enfin d’accéder au tirage définitif.

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